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Parcs d’attractions abandonnés : retour sur des histoires incroyables

Les parcs d’attractions constituent des lieux magiques pour les visiteurs : on y vient en famille pour quelques heures ou quelques jours, on vit des émotions intenses, des bons moments, et on est bercé par une régression parfaitement bien orchestrée. D’ailleurs, pour les professionnels du tourisme, les parcs d’attractions représentent un secteur d’activité important. Ce n’est donc pas une surprise si, à la création de l’école supérieure de tourisme de Troyes, certains des plus grands parcs d’attractions français, dont Disneyland Paris, le Parc Astérix et Nigloland, en furent des partenaires solides. 

Mais tous les parcs d’attractions ne connaissent pas le succès de façon pérenne. Et parfois, ils disparaissent en raison d’une désaffection des visiteurs, d’un projet mal ficelé ou d’une catastrophe extérieure. Aujourd’hui, ces vestiges fascinent et attirent. On voit se développer un tourisme des lieux abandonnés et les amateurs d’exploration urbaine s’en donnent à cœur joie (et à leurs risques et périls). Pour vous plonger dans le monde des parcs d’attractions abandonnés, retour sur 5 lieux incroyables. 

 

Six Flags (États-Unis)

Entreprise américaine, Six Flags a débuté dans les années 60 avec la création de son premier parc au Texas. Depuis, le groupe s’est considérablement développé en construisant et achetant des parcs non seulement aux États-Unis, mais également au Canada, au Mexique, en Chine et aux Émirats Arabes Unis. 

L’histoire du parc abandonné de Six Flags concerne celui de La Nouvelle Orléans. En 2005, le cyclone Katrina frappe durement la Louisiane et le parc est très sérieusement touché par les inondations et la force des vents. Il ne s’en remettra jamais. Le groupe Six Flags prend alors la décision de fermer les lieux et depuis 2005, le parc est à l’abandon. Depuis plusieurs années, des projets de reconversion fleurissent, entre centres commerciaux, refuge pour la vie sauvage, musée ou centre éducatif, mais rien de concret n’est encore décidé. En attendant, les amateurs d’exploration et les aventuriers urbains en profitent, dans une ambiance digne d’un roman de Stephen King. Certaines scènes du film Jurassic World ont même été tournées dans ce parc abandonné.

 

Pripyat Amusement Park (Ukraine)

Si le nom de Pripyat ne vous dit rien, celui de son encombrante voisine, la centrale nucléaire de Tchernobyl doit forcément vous parler. Située dans l’Ukraine actuelle, Pripyat était la ville la plus proche de la centrale dont la catastrophe le 26 avril 1986 a transformé la vie

Le Pripyat Amusement Park était un petit parc d’attractions construit avec ses auto-tamponneuses, son bateau pirate, sa grande roue, etc. Il n’a malheureusement jamais servi : son ouverture officielle était prévue le 1er mai 1986, soit 4 jours après l’explosion du réacteur.

Aujourd’hui, c’est un lieu iconique qui attire les touristes de l’extrême qui se font de plus en plus nombreux en raison du succès de la série américaine Chernobyl.

 

Nara Dreamland (Japon)

Ouvert dans les années 60, ce fut l’un des parcs les plus populaires de l’archipel nippon. Et la raison en fut simple : c’est une copie conforme de Disneyland California qui n’hésitait pas à reprendre tous les codes et les attractions du célèbre parc américain. 

Pendant près de 20 ans, il attira plus d’un million et demi de visiteurs par an. 1983 marqua toutefois une date fatidique pour Nara Dreamland avec l’ouverture de Tokyo Disneyland. Préférant l’original à la copie, les visiteurs commencèrent à déserter Nara Dreamland. En 2001, l’ouverture de Universal Studios Japan à 40 kilomètres de là lui porte le coup fatal. Avec moins de 400 000 visiteurs par an, le parc souffre. Il fermera définitivement ses portes en 2006 et restera à l’abandon pendant près de 10 ans avant d’être progressivement détruit.

 

Mirapolis (France)

Retour en France pour ce parc construit dans les années 80 en région parisienne, à proximité de Cergy-Pontoise. Mirapolis se rêvait en Disneyland français et avait beaucoup d’ambition avec des thèmes empruntés à la littérature française, comme Rabelais ou Chrétien de Troyes. Inauguré en 1987 par Jacques Chirac, il comptait une trentaine d’attractions à son ouverture et était conçu pour accueillir 2,5 millions de visiteurs par an.

Hélas, rien ne se passa comme prévu. Dès le premier jour de l’ouverture, des forains, armés de barres de fer, manifestent à l’entrée du parc contre cette concurrence qu’ils considèrent déloyale. Les médias sont présents et la publicité est désastreuse. L’opposition entre les forains et Mirapolis prend de l’ampleur et les actes de malveillance se multiplient. Dans le même temps, la météo exécrable de cet été 87 ne pousse pas les visiteurs à venir à Mirapolis. Le parc accueille en moyenne 600 000 personnes par an. Bien loin des objectifs initiaux. 

L’ouverture du Parc Astérix en 1989 porte un nouveau coup à Mirapolis. Le parc n’est plus attractif et toutes les tentatives pour le redresser échouent. 1991 marque la fin de Mirapolis. Les manèges sont démontés, puis revendus en Allemagne. Aujourd’hui, il ne reste qu’un terrain vague et quelques vestiges de l’ancien parc en attendant un projet de reconversion.

 

Spreepark (Allemagne)

Serait-ce une malédiction ? Après la fermeture de Mirapolis, certains de ses manèges ont été transférés au Spreepark, un parc d’attractions situé à côté de Berlin… qui ferma lui aussi !

Ouvert en 1969 dans l’ex-RDA, le Spreepark est très populaire, accueillant jusqu’à 1,7 million de visiteurs par an dans les années 80. Il se transforme peu à peu en parc moderne avec de nombreuses attractions à sensation et un prix unique pour l’entrée. Mais le succès ne dure pas. Son dirigeant est associé à des affaires de trafic de drogue et malgré sa fuite pour le Pérou d’où il voulait relancer le projet, sa société fait faillite, laissant le Spreepark à l’abandon depuis 2002.

Aujourd’hui, le parc abandonné se visite et si la nature reprend ses droits, la plupart des attractions récentes sont encore largement reconnaissables.

 

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