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Tout savoir sur le surtourisme

Publié le 17 décembre 2024

Le surtourisme est devenu un enjeu majeur pour l’industrie du tourisme et les destinations les plus populaires à travers le monde. Alors que le voyage s’est démocratisé, des millions de touristes affluent chaque année dans des lieux parfois incapables d’absorber un tel afflux. Mais qu’entend-on exactement par surtourisme, et quelles sont les solutions pour limiter ses effets ? On fait le point.

Qu’est-ce que le surtourisme ?

Le surtourisme désigne une situation où le nombre de visiteurs dépasse la capacité d’accueil d’une destination, engendrant des conséquences négatives à la fois pour les habitants, l’environnement, et les visiteurs eux-mêmes. Ce phénomène est accentué par plusieurs facteurs, notamment la croissance du tourisme de masse, les plateformes de location à court terme, et le faible coût des transports aériens.

Un autre phénomène contribue aujourd’hui au surtourisme, mais souvent de manière temporaire : l’influence des réseaux sociaux. Chaque année, des destinations deviennent soudainement virales grâce à des photos ou des vidéos partagées massivement en ligne. Ces lieux, souvent méconnus auparavant, attirent soudainement des foules de visiteurs désireux de reproduire la même image. Cela a été le cas des champs de coquelicots en Californie ou du lac Blausee en Suisse. Ces tendances éphémères mettent une forte pression sur des sites parfois mal équipés pour accueillir un tel afflux, entraînant des dégradations rapides et des fermetures temporaires pour protéger l’environnement.

Dans les endroits touchés par le surtourisme, la qualité de vie des habitants se dégrade. Les prix de l’immobilier augmentent, les commerces locaux disparaissent au profit de boutiques dédiées aux touristes, et les infrastructures publiques se retrouvent sous pression. Du côté des visiteurs, l’expérience touristique peut également être décevante : des files d’attente interminables, des sites surpeuplés, et une authenticité souvent perdue. Enfin, l’impact environnemental est aussi alarmant, avec des écosystèmes fragiles mis en péril par une trop grande fréquentation.

Les principales destinations touchées par le surtourisme

Certaines destinations sont devenues emblématiques du surtourisme en raison de leur popularité mondiale. Voici cinq exemples marquants :

  • Venise : chaque année, des millions de visiteurs déferlent dans cette petite ville lagunaire, souvent pour des séjours très courts. Les immenses navires de croisière contribuent également à la dégradation des canaux et à l’érosion des fondations des bâtiments. Les habitants se plaignent de la hausse du coût de la vie et du départ progressif des résidents permanents.
  • Barcelone : prisée pour ses plages, son architecture unique et sa vie nocturne, la ville connaît depuis plusieurs années une explosion du tourisme. Les habitants protestent régulièrement contre l’envahissement de la ville, dénonçant la saturation des transports publics et la transformation des quartiers résidentiels en zones exclusivement touristiques.
  • Machu Picchu : le célèbre site archéologique du Pérou souffre du piétinement constant de milliers de visiteurs quotidiens, ce qui met en péril les vestiges historiques. Les autorités péruviennes ont dû instaurer des quotas stricts pour limiter l’accès et protéger ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
  • Dubrovnik : popularisée par des séries télévisées comme Game of Thrones, la ville croate a vu son nombre de visiteurs exploser. La ville historique, entourée de murailles, peine à gérer cet afflux, notamment pendant la haute saison estivale. Les autorités locales ont mis en place des restrictions pour préserver la vieille ville.
  • Les îles Phi Phi en Thaïlande : ces îles paradisiaques, rendues célèbres par le film « La plage », ont été victimes d’une fréquentation massive, entraînant une pollution importante des eaux et la destruction des récifs coralliens. Le gouvernement thaïlandais a été contraint de fermer temporairement certains sites pour permettre leur régénération.

Comment contenir le surtourisme ?

Bien que le surtourisme soit une problématique complexe, plusieurs solutions existent qui requièrent une coordination entre les professionnels du tourisme, les habitants locaux, les différents paliers gouvernementaux et les voyageurs :

  • Réguler l’accès aux sites : les quotas de visiteurs sont l’une des solutions les plus efficaces. Ce type de mesure permet de réduire l’impact environnemental tout en améliorant l’expérience des visiteurs. Il faut aussi s’y prendre à l’avance pour réserver son billet.
  • Encourager le tourisme hors saison pour réduire la pression sur les destinations les plus populaires. Des campagnes de communication peuvent inciter les voyageurs à découvrir une région à des périodes moins fréquentées, tout en soutenant l’économie locale tout au long de l’année.
  • Diversifier les attractions touristiques : plutôt que de concentrer les visiteurs sur quelques lieux emblématiques, les destinations peuvent mettre en avant des sites moins connus. Cette stratégie permet de répartir les flux touristiques et de désengorger les zones surfréquentées.
  • Encourager des pratiques de voyage responsables : les voyageurs ont également un rôle à jouer. En privilégiant des hébergements durables, en respectant les communautés locales, et en évitant les activités nuisibles à l’environnement, chacun peut contribuer à limiter les impacts du surtourisme.
  • Instaurer des taxes touristiques pour les visiteurs. Ces fonds peuvent être réinvestis dans la gestion des infrastructures ou dans la préservation de l’environnement. C’est une façon de responsabiliser les touristes tout en finançant des initiatives locales.

Le surtourisme met en lumière les limites d’un modèle basé sur la croissance continue du nombre de visiteurs. Si rien n’est fait, les destinations les plus prisées risquent de perdre leur charme et leur authenticité, au détriment des habitants, des voyageurs et de l’environnement. À l’inverse, en adoptant des pratiques plus responsables et en diversifiant les approches, il est possible de préserver ces lieux uniques pour les générations futures. Pour les étudiants et futurs professionnels du tourisme, le défi est de repenser la manière dont nous voyageons et dont les destinations sont gérées. C’est une opportunité d’innover, de sensibiliser les voyageurs, et de contribuer à un tourisme durable, respectueux des communautés locales et de l’environnement.

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